L’un des objectifs de la Règlementation Environnementale RE2020 est de réduire la consommation énergétique des bâtiments neufs. Pour l’atteindre, elle renforce certaines notions qui permettent de la mesurer. Deux indices voient ainsi leurs exigences renforcées et un nouvel indice fait son apparition : l’indice Cep,nr. Alors, en quoi consiste-il ? Quels sont ses leviers d’influence ? Zoom sur l’indice Cep,nr de la RE2020 à travers cet article !
Définition de l’indice Cep,nr
L’indicateur Cep,nr représente la consommation d’énergie primaire non renouvelable d’un bâtiment sur les mêmes usages que le Cep. Il comptabilise uniquement les vecteurs énergétiques non renouvelables pour couvrir les besoins du bâtiment. Hormis ce point, il est en tout point identique au Cep.
Il est calculé sur les consommations d’énergie des postes de consommation suivants :
- chauffage,
- refroidissement (climatisation),
- production d’eau chaude sanitaire,
- éclairage,
- auxiliaires de ventilation et de distribution
- les consommations des ascenseurs ou escalators,
- les éclairages des circulations en collectifs,
- les éclairages et la ventilation des parkings
L’indice Cep,nr ne comptabilise pas les consommations d’énergies renouvelables ou récupérées. Cette nouveauté incite donc les concepteurs à réduire l’usage des énergies non renouvelables (fossiles, électricité) et à recourir davantage à des énergies renouvelables.
Valeurs de l’indicateur Cep,nr dans la RE2020
Cet indicateur est exprimé en kWhep/m²/an et doit rester inférieur au Cep,nr_Maxmoyen définit dans la RE2020.
Les valeurs pivots de Cep,nr_maxmoyen pour un bâtiment moyen sont les suivantes :
- 55 kWhep/m²/an en maison individuelle ou accolée
- 70 kWhep/m²/an en logement collectif
Calcul du Cep,nr
Le calcul du Cep,nr_max est réalisé à partir du Cep,nr_maxmoyen :
Cep,nr_max = Cep,nr_maxmoyen × (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot+ Mccat)
Avec :
Mcgéo = coefficient de modulation selon la localisation géographique (zone géographique et altitude) du bâtiment
Mccombles = coefficient de modulation selon la surface de plancher de combles aménagés dans le bâtiment (nouvelle modulation qui permet d’ajuster les exigences sur le Bbio pour prendre en compte les surfaces chauffées de hauteur sous plafond inférieure à 1m80 (non incluses dans la SHAB))
Mcsurf_moy = coefficient de modulation selon la surface moyenne des logements du bâtiment ou de la partie de bâtiment
Mcsurf_tot = coefficient de modulation selon la surface totale du bâtiment
Mccat = coefficient de modulation selon la catégorie de contraintes extérieures du bâtiment (reformulation des catégories CE1 et CE2 de la RT 2012). Mccat permet de compenser les contraintes extérieures qui limitent les possibilités de ventilation naturelle du bâtiment par ouverture des fenêtres (Br2, Br3), lorsque cela impose le recours à un système de climatisation pour les constructions du pourtour et de l’arrière-pays méditerranéen (H2d et H3).
Ainsi, tout comme l’indice Cep, l’indicateur Cep,nr est modulé en fonction de la localisation géographique, la surface moyenne des logements, la surface du bâtiment, la surface des combles aménagés et la catégorie de contraintes extérieures.
Leviers d’influence de l’indice Cep,nr
Plusieurs leviers peuvent influencer l’indicateur Cep,nr :
- Isolation thermique : Une isolation thermique performante du bâtiment permet de réduire les besoins en chauffage et en climatisation, ce qui contribue à réduire la consommation d’énergie non renouvelable.
- Systèmes de chauffage et de refroidissement efficients : L’utilisation de systèmes de chauffage, de refroidissement et de ventilation plus efficaces, tels que les pompes à chaleur, les chaudières à condensation ou les systèmes à énergie solaire, peut réduire la consommation d’énergie.
- Éclairage LED : L’utilisation de sources lumineuses LED efficaces peut réduire la consommation d’énergie liée à l’éclairage.
- Énergies renouvelables : L’intégration de sources d’énergie renouvelable, comme les panneaux solaires photovoltaïques, les éoliennes ou les systèmes de géothermie, peut compenser la consommation d’énergie non renouvelable.
- Gestion de l’enveloppe du bâtiment : Une conception efficace de l’enveloppe du bâtiment, avec des matériaux à faible conductivité thermique et des techniques d’étanchéité à l’air appropriées, contribue à minimiser les pertes de chaleur et de froid.
- Ventilation et récupération de chaleur : Les systèmes de ventilation avec récupération de chaleur permettent de réduire les besoins en chauffage en récupérant la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air frais entrant.
- Comportement des occupants : L’éducation des occupants sur les bonnes pratiques en matière d’économie d’énergie, comme la régulation appropriée de la température, l’extinction des lumières et l’utilisation responsable des appareils électriques, peut influencer la consommation d’énergie.
- Conception bioclimatique : Une conception adaptée au climat local, avec une orientation et une disposition appropriées des fenêtres et une utilisation efficace de l’apport solaire passif, peut réduire les besoins en énergie pour le chauffage et la climatisation.
- Matériaux de construction durables : L’utilisation de matériaux de construction à faible impact environnemental comme les matériaux biosourcés, peut contribuer à réduire l’empreinte carbone globale du bâtiment.
En conclusion, il est important de noter que la RE2020 impose des exigences spécifiques en matière de performance énergétique et environnementale, et que la combinaison de ces différents leviers dépendra des caractéristiques spécifiques de chaque projet de construction pour atteindre les objectifs de la réglementation.
