Lorsque l’on parle de matériaux écologiques ou éco-matériaux, on entend souvent les mots « biosourcé », « écosourcé », « géosourcé » et « biodégradable ». Mais quelle est la différence entre ces termes ? Nous vous proposons un résumé rapide et clair pour différencier ces terminologies et ne plus les confondre !
Biosourcé, écosourcé, géosourcé, biodégradable : quelle différence ?
1. Matériau biosourcé
Un matériau dit biosourcé est un matériau partiellement ou totalement issu de la biomasse. Cela se traduit par le fait qu’une partie de sa matière première est naturelle ET renouvelable. Ces matières premières utilisées dans le bâtiment, appelées bioressources, proviennent de 3 grandes filières : la filière sylvicole, la filière agricole, et la filière du recyclage (ou du recyclage de matériaux eux-mêmes biosourcés). Les matériaux biosourcés peuvent être des isolants : fibre de bois, laine de chanvre, paille, liège, ouate de cellulose etc., mais aussi des bétons biosourcés (ou végétaux) comme le béton de bois et le béton de chanvre. L’aspect naturel est indissociable de l’aspect de la renouvelabilité pour identifier un matériau biosourcé. En effet, bien que le sable soit une ressource naturelle, celle-ci n’est pas renouvelable. Lorsque la ressource sera épuisée, il ne sera plus possible d’en avoir.
La norme européenne de terminologie NF-EN 16575 définit un produit biosourcé comme étant «entièrement ou partiellement issu de bioressources». Par conséquent, un produit qui n’intègrerait que 1% de matière biosourcée, est considéré selon cette définition, comme étant biosourcé. Le label «Produit Biosourcé» a donc été créé pour distinguer les matériaux biosourcés intégrant une part significative de biomasse, en certifiant leur contenu en matière première biosourcée. Un seuil minimum d’intégration de matière biosourcée est fixé par famille de produit, selon l’offre existante du marché (il est par exemple fixé à 70% pour les isolants, et à 25% pour les bétons végétaux).
2. Matériau écosourcé
Un matériau écosourcé définit un matériau dont la matière première est issue du recyclage. Par exemple, la ouate de cellulose fabriquée à partir de papier recyclé est un matériau écosourcé. L’isolation en coton recyclé est également écosourcée.
3. Matériau géosourcé
Un matériau géosourcé définit un matériau dont la matière première est d’origine minérale. Les matériaux géosourcés les plus courants sont la terre crue et la pierre. Ces matériaux peuvent présenter une faible empreinte carbone s’ils sont peu ou pas transformés, et si leur approvisionnement reste local. Aucun minéral n’est qualifiable de renouvelable à l’échelle de temps considérée. Une matière géosourcée n’est pas issue de la biomasse et n’est donc pas une matière biosourcée.
4. Matériau biodégradable
Le terme biodégradable se dit d’un matériau susceptible d’être décomposé par des organismes vivants. Par exemple, la paille, le liège et le bambou sont des matériaux biodégradables utilisés dans la construction.
Les éco-matériaux
Dans le cas des matériaux de construction écologiques (ou éco-matériaux), ils existe de nombreux matériaux biosourcés : la fibre de bois, le chanvre, la paille, le coton, le lin, le liège, la ouate de cellulose etc. Ce sont les matériaux les plus utilisés dans la construction, notamment avec l’apparition de la RE2020 dont les critères de performances énergétiques, environnementales et confort d’été rendent inévitable le recours à ces matériaux. À noter cependant que les matériaux biosourcés ne sont pas forcément tous écosourcés, géosourcés et/ou biodégradables, qui sont des particularités supplémentaires spécifiques.
Quelques matériaux sont des matériaux biosourcés et écosourcés comme c’est le cas de la ouate de cellulose (issue du recyclage du papier, lui-même fabriqué à partir du bois).
D’autres matériaux sont des matériaux géosourcés et biosourcés comme les briques en terre crue (les briques sont fabriquées à partir d’argile, matière minérale naturelle et renouvelable).
En revanche, les matériaux biodégradables sont plus rares en raison des liants et/ou additifs ajoutés au produit final pour leur conférer une forme (ex : panneaux) ou des caractéristiques particulières (réaction au feu).
Enfin, il existe une minorité de matériaux qui sont à la fois biosourcés, écosourcés et biodégradables.
Si la différence entre les termes biosourcé, écosourcé, géosourcé, et biodégradable est subtile, il n’est pas rare qu’ils soient employés à tord lorsque l’on parle des éco-matériaux. En effet, il existe aujourd’hui pour les matériaux de construction de nombreux leviers pour être vertueux : leur matière première, leur approvisionnement ou encore leur fin de vie. Si le meilleur choix reste l’usage de matériaux qui arrivent à combiner ces 4 aspects, ceux ayant un ou plusieurs de ces critères sont déjà un premier pas vers la sortie des matériaux conventionnels qui épuisent les ressources fossiles.