L’un des objectifs de la Règlementation Environnementale RE2020 est de réduire la consommation énergétique des bâtiments neufs. Pour l’atteindre, elle renforce certaines notions qui permettent de la mesurer : l’indice Bbio (coefficient du Besoin Bioclimatique) est plus ambitieux et l’indice Cep (coefficient de Consommation Énergie Primaire totale) renforce ses exigences en matière de performance des équipements. Zoom sur cet indicateur et ses leviers d’influence !
Définition de l’indice Cep
Par rapport à la RT2012, l’indicateur sur les consommations énergétiques (Cep) de la RE2020 comptabilise toujours la quantité d’énergie nécessaire pour couvrir les besoins du bâtiment. L’objectif de réduction de la consommation se traduit par l’amélioration de l’efficacité énergétique des équipements. L’objectif du Cep est ainsi de cesser d’utiliser des énergies fossiles dans les bâtiments neufs.
Il est calculé sur les consommations d’énergie des postes de consommation suivants :
- chauffage,
- refroidissement (climatisation),
- production d’eau chaude sanitaire,
- éclairage,
- auxiliaires de ventilation et de distribution
Mais nouveauté de la RE2020, l’indice Cep prend également en compte :
- les consommations des ascenseurs ou escalators,
- les éclairages des circulations en collectifs,
- les éclairages et la ventilation des parkings
Par ailleurs, le Cep mesure uniquement les énergies primaires importées (renouvelables ou non) nécessaires à la couverture des besoins du bâtiment. L’indicateur ne comptabilise donc pas en tant que consommation d’énergie, les énergies renouvelables auto-consommées (non considérées comme importées) ni celles exportées sur la parcelle du bâtiment.
À noter également qu’une pénalisation forfaitaire des consommations est appliquée en cas d’inconfort d’été potentiel (indice DH d’inconfort).
Valeurs de l’indicateur Cep dans la RE2020
Cet indicateur est exprimé en kWhep/m²/an et doit rester inférieur au Cep_Maxmoyen définit dans la RE2020.
Les valeurs pivots de Cep_maxmoyen pour un bâtiment moyen sont les suivantes :
- 75 kWhep/m²/an en maison individuelle ou accolée
- 85 kWhep/m²/an en logement collectif
Le calcul du Cep_max est réalisé à partir du Cep_maxmoyen :
Cep_max = Cep_maxmoyen × (1 + Mcgéo + Mccombles + Mcsurf_moy + Mcsurf_tot+ Mccat)
Avec :
Mcgéo = coefficient de modulation selon la localisation géographique (zone géographique et altitude) du bâtiment
Mccombles = coefficient de modulation selon la surface de plancher de combles aménagés dans le bâtiment (nouvelle modulation qui permet d’ajuster les exigences sur le Bbio pour prendre en compte les surfaces chauffées de hauteur sous plafond inférieure à 1m80 (non incluses dans la SHAB))
Mcsurf_moy = coefficient de modulation selon la surface moyenne des logements du bâtiment ou de la partie de bâtiment
Mcsurf_tot = coefficient de modulation selon la surface totale du bâtiment
Mccat = coefficient de modulation selon la catégorie de contraintes extérieures du bâtiment (reformulation des catégories CE1 et CE2 de la RT 2012). Mccat permet de compenser les contraintes extérieures qui limitent les possibilités de ventilation naturelle du bâtiment par ouverture des fenêtres (Br2, Br3), lorsque cela impose le recours à un système de climatisation pour les constructions du pourtour et de l’arrière-pays méditerranéen (H2d et H3).
L’indice Cep est donc modulé en fonction de la localisation géographique, la surface moyenne des logements, la surface du bâtiment, la surface des combles aménagés et la catégorie de contraintes extérieures.
Leviers d’influence de l’indice Cep
Parmi les leviers qui influent sur l’indicateur Cep, les équipements mobilisés dans le bâtiment sont ceux ayant le plus d’impact. En effet, en fonction de leurs besoins en énergie, ils pénalisent ou favorisent directement le Cep. Les équipements de chauffage au gaz sont ainsi fortement pénalisés quand les pompes à chaleur sont plutôt favorisées (bien que des solutions hybrides sont également compatibles).
Par ailleurs, la prise en compte du confort d’été notamment avec l’apparition de l’indice DH d’inconfort, peut impacter le Cep. En effet, une pénalité forfaitaire de froid est appliquée sur le Cep en cas d’inconfort probable mais non excessif.
Avec cet indicateur, la RE 2020 élargit son champ d’application, renforce ses exigences sur l’efficacité des équipements et incite à l’autoconsommation de productions électriques et à la récupération de chaleur. Enfin, un indice complémentaire au Cep fait son apparition avec la RE2020 : le Cep,nr qui comptabilise lui la consommation d’énergie primaire non renouvelable.
